• LA CRÉATION COMME MÉTIER

    Sa capacité d’observation lui permet de s’approprier, le temps d’une peinture, d’un projet ou d’un rôle, l’âme de ses sujets.

GEX

Petite, Geneviève Boivin-Roussy s’exprimait en dessins. Canalisait instinctivement ses émotions par des couleurs sur les murs de sa maison.La liberté qu’offrait l’abstraction de la peinture dans un monde de conventions lui permettait d’exprimer son point de vue sur le monde, de concrétiser sa pensée.Avant de savoir parler, Geneviève savait peindre.Adulte, Geneviève, signant Gex, s’applique sous ce pseudonyme à développer en peinture ce regard sur ses contemporains et l’environnement dans lequel ils évoluent.  Autodidacte, l’artiste travaille instinctivement en s’inspirant de la vie qui l’entoure pour la création de ses toiles. La nature, les gens, les objets perdus sont intrinsèquement liés à son travail. Elle aime utiliser des matériaux concrets, tels le bois, le sable ou encore la cendre, afin de représenter de façon figurative ce qu’elle cherche à illustrer. Gex favorise le mélange des genres et des textures pour ses créations.  Ainsi, les matériaux vivants se frottent à l’acrylique, à l’aérosol ou encore au plâtre. Comme dans la vie, des matières opposées se côtoient et enrichissent son travail.Sa démarche consiste à se rapprocher de la plus parfaite conciliation entre l’instinct et le cérébral. Le geste est émotif, mais la composition est réfléchie. Utilisant la couleur comme point de départ, Gex élabore ensuite la forme ou la structure de sa toile en devenir. Cette précision des cadres rend possible l’expression libre de sa créativité, à l’intérieur des limites qu’elle se crée. Ce travail en dualité contribue à rendre ses toiles si émotives et si près de l’expression de l’âme humaine.Gex aime le brut, le vrai. Elle peint souvent à même le sol dans un chaos où seuls les gens attentifs aux détails de la vie, au sublime dans le petit, à l’ordre émergeant du néant, peuvent se retrouver. Gex est de cette race.
La peinture est son quotidien.

(c) Yola van
(C) Yola

Geneviève a toujours eu un besoin urgent d’expression, et ce, depuis sa tendre enfance.  Sa capacité d’observation, sa curiosité, son envie de comprendre et de saisir le monde  s’exprimaient mal par la parole, mode trop structuré et réfléchi. Son ressenti trop grand avait besoin d’un exutoire.

Le jeu comme moteur

Geneviève grandit et son besoin de communiquer s’intensifie. Elle joue, crée et fait du cinéma; son instrument de prédilection. Elle met les mots des autres dans sa bouche, elle est leur vecteur. Mais son pinceau à elle continue de véhiculer son authenticité. Elle se rend compte que pour bien porter ces paroles, ces visages, elle doit les voir. Pour chaque rôle qu’on lui donne, Geneviève peint.À travers la peinture, les textures, les formes, ses alter ego prennent vie et sa création rend possible l’appropriation de ses nouveaux rôles. Cet exercice lui permet de saisir l’essence du personnage à incarner, de comprendre ses mécanismes et de lui insuffler une touche d’elle-même. Sa couleur.

La création comme métier

Désormais diplômée de l’école de théâtre et ayant foulé les planches et les plateaux de tournages, Geneviève ressent toujours le besoin de créer ses personnages avant de les interpréter. Sa méthode de travail pour les décortiquer s’est avérée utile notamment dans ses commandes de portrait, mais également dans tous les aspects de son art. Son écoute, son empathie et sa capacité de cerner les enjeux humains aident à trouver une cohérence dans sa façon abstraite et instinctive de représenter les gens, les émotions ou les états.

Sa capacité d’observation lui permet de s’approprier, le temps d’une peinture, d’un projet ou d’un rôle, l’âme de ses sujets. Ses grands yeux bleus renvoyant au monde le miroir de ce qu’il est. Parce que ce qu’elle voit, c’est nous. Ce qui nous touche, c’est elle, nous faisant comprendre, par son humanité, la beauté de nos failles, la vulnérabilité de notre force.

L’acuité de sa science, la profondeur de son art, ne sont d’ailleurs pas passées inaperçues pour d’autres artistes au travail reconnu. On a ainsi pu la voir dans la caméra de Denys Arcand pour Le Règne de la beauté, dans celle de Chloé Robichaud pour Sarah préfère la course. Nous pouvons la voir voir en ce moment dans la série web L’Âge adulte , écrite par Guillaume Lambert et réalisé par François Jaros .

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